Revue de presse
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Economies d'énergie et émissions carbone
Réduction des émissions carbone : Emmanuel Macron appelle à redoubler d’efforts
Deux jours après la tenue du premier conseil de planification écologique, le président de la République Emmanuel Macron a appelé à une accélération des efforts de réduction des émissions carbone. « Si on veut atteindre notre cible 2030, on doit passer à 270 millions de tonnes de CO2 émises. [Cela] veut dire qu'il faut entre maintenant et 2030 baisser de 140 millions de tonnes […], ce qui veut dire qu'on doit simplement doubler le taux d'effort par rapport à ce qu'on a fait ces cinq dernières années », a précisé le chef de l’État dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Pour mémoire, Bruxelles a fixé comme objectif une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Une fois rappelés les progrès déjà réalisés (une baisse de 434 à 410 millions de tonnes des émissions de CO2 au cours des cinq dernières années), Emmanuel Macron a invité l’ensemble des secteurs économiques à participer à l’effort de transition. Dans le domaine des transports, le président a plaidé en faveur de l’électrification du parc automobile : la production de véhicules électrique « sur notre sol en totalité », lui apparaît notamment comme une priorité. En février, des mesures sur les infrastructures de transport publique devraient par ailleurs être présentées par la Première ministre Elisabeth Borne. Dans le secteur de l’agriculture, le chef de l’Etat estime nécessaire d’« aller beaucoup plus loin, beaucoup plus fort pour réduire nos émissions ». À cette fin, un plan qui s’articule avec une future loi promouvant l’installation des jeunes agriculteurs sera finalisée en juin. Cette déclaration d’Emmanuel Macron intervient alors que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire travaille depuis la fin de l’année dernière avec son homologue allemand, pour trouver une réponse européenne au plan américain de subventions en faveur du climat (« IRA »). Dans cette optique, un projet de loi sur la « réindustrialisation verte » devrait être présenté en mai. Selon Bruno Le Maire « 60 à 70 milliards d’euros supplémentaires par an » devront être mobilisés pour réussir la transition énergétique ce qui implique une participation active des acteurs privés à l’effort financier.
Energies renouvelables
Accélération des ENR : le Syndicat des énergies renouvelables appelle à l’adoption rapide du projet de loi
Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) se félicite de l’accord sur le projet de loi relatif à l’accélération des énergies renouvelables (ENR) trouvé par les députés et sénateurs dans le cadre de la Commission mixte paritaire (CMP). Inédit car consacré exclusivement aux ENR, ce texte doit désormais être adopté par l’Assemblée nationale et le Sénat, le plus rapidement possible, espère le SER. Afin de combattre les idées reçues dont les ENR font l’objet, le syndicat a annoncé son intention de mobiliser son réseau de représentants régionaux pour convaincre les élus locaux et faciliter la planification territoriale. Le SER tient à attirer l’attention de l’État sur la nécessité de renforcer les moyens humains sur le terrain afin d’« accompagner la montée en puissance des différentes filières et débloquer les nombreux projets en attente ». « Ce projet de loi est une première étape importante, mais ça n’est qu’une étape. Les choix stratégiques de la nation en matière d’énergie seront définis dans la prochaine loi de programmation énergie-climat dont la préparation s’engage dès à présent. Elle doit être l’occasion d’un débat, que nous espérons le plus objectif possible, sur notre mix énergétique et sur les objectifs de développement des filières renouvelables », a déclaré Jules Nyssen, président du SER.
Vitisolar : des panneaux solaires au-dessus des vignes bordelaises
Mardi 24 janvier 2023, Martin Leÿs, directeur régional d’EDF Nouvelle-Aquitaine, a annoncé l’inauguration du projet innovant Vitisolar pour le printemps 2023. Ce projet d’agrivoltaïsme dans le domaine de la viticulture représente « le développement d’une solution pour la cohabitation entre la vigne et la production d’électricité ». Installés en position surélevée sur une parcelle de vigne de 2 000 m2 dans la banlieue de Bordeaux, « les panneaux solaires seront orientables en fonction de la position du soleil », indique Thibault Veyssière, directeur Grand Ouest d’EDF Renouvelables. En réponse à un appel à projets de l’ADEME (Agence de la transition écologique), EDF s’est associé dans un consortium à l’Inrae (Institut national de la recherche agronomique), Ampex (ArcelorMittal Exosun), l’université de Bordeaux, la Chambre d’agriculture et la Fédération régionale des Coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma). Le Groupe a par ailleurs annoncé la construction à Bordeaux d’une installation récupérant la chaleur d’un datacenter pour alimenter les bâtiments multi-activités, les serres urbaines, les bureaux et les activités industriels à l’échelle d’un écoquartier. Dalkia, filiale du groupe EDF, devrait piloter le consortium qui gèrera cette unité s’étendant sur environ 500 m2.
Tendances et acteurs
Immeubles de bureaux : les émissions de CO2 ont reculé de 2,2% entre 2010 et 2021
Selon l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 2,2% en moyenne par an entre 2010 et 2021, une évolution loin du recul de 4,5% par an nécessaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050 comme le prévoit la stratégie nationale bas-carbone. « Il faut mieux prioriser les actions d’efficacité énergétique portant sur l’exploitation des bâtiments et des usages individuels sobres en énergie. Les politiques de rénovation ou d’amélioration des équipements existants sont contraintes par le cycle de vie naturellement long de ces lots techniques », explique le directeur général de l’OID, Loïs Moulas. L’association note toutefois une réelle amélioration en 2021, la baisse de consommation énergétique en énergie finale (EF) des bureaux français ayant reculé de 9% à 146 kWhEF/m². La généralisation du télétravail lors du deuxième confinement expliquerait cette dynamique qui pourrait se poursuivre à la faveur du développement des organisations de travail « hybrides ». L’évolution de la réglementation devrait également favoriser la baisse de la consommation de ces bâtiments : « Avec l’entrée en application de la RE2020, toute une nouvelle génération de bâtiments va entrer sur le marché, notamment avec des critères qui vont entrer en compte sur la réduction du poids carbone de la construction », rappelle en effet Loïs Moulas. Imposant aux exploitants de bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m2 le respect de plusieurs seuils d’abaissement des émissions d’ici 2060, le décret tertiaire devrait lui aussi contribuer au verdissement du parc immobilier de bureaux. « Entre le décret tertiaire, la sobriété et la pression mise sur les acteurs économiques, des plans d’action de décarbonation sont vraiment en cours de mise en œuvre », estime Loïs Moulas.
Air France réduit ses émissions de CO2 en renouvelant sa flotte long-courriers
Air France s’est engagé à réduire de 30% ses émissions de CO2 au kilomètre parcouru par passager d’ici à 2030 par rapport à 2019. Pour ce faire, le groupe mise sur le renouvellement de sa flotte par des appareils moins polluants et sur l’utilisation de carburant d’aviation durable (SAF). Malgré une hausse du trafic de 32%, la compagnie a déjà réussi à diminuer ses émissions nettes de 6% entre 2005 et 2019. Pour continuer sur cette lancée, Air France a commandé 7 airbus A350 pour un montant dépassant les 2 milliards de dollars. Cette dernière version permet de réduire les émissions de 40% par rapport aux Boeing 747F utilisés jusqu’à présent. Ces appareils moins polluants devraient représenter 70% de la flotte du groupe d’ici à 2030. Air France souhaite également intensifier l’usage des SAF pour en incorporer au moins 10% d’ici à 2030 et 63% d’ici à 2050. Enfin le groupe compte recourir à l'optimisation des trajectoires de vol et des opérations au sol, la lutte contre le gaspillage alimentaire et le développement de l'intermodalité en coopération avec la SNCF afin d’atteindre ses objectifs de réduction d’émission carbone.
Décarbonation : le plan hydrogène du Groupe EDF
Afin de décarboner sa production d’énergie, le groupe EDF compte recourir davantage à l’hydrogène, comme il l’a indiqué dans son plan Hydrogène présenté au premier semestre 2022. Déjà présent dans ce domaine grâce à sa filiale Hynamics, le Groupe ambitionne de développer une capacité de 3 GW d’électrolyseurs dans le monde, alimentés par de l’électricité bas-carbone d’origine nucléaire ou renouvelable. Pour y parvenir, EDF mise notamment sur des partenariats avec d’autres acteurs industriels, principalement en Europe mais également dans d’autres pays où le contexte de production et la législation sont favorables. L’hydrogène, dont la production représente 3% des émissions annuelles de CO2, peut être un important levier de décarbonation de l’industrie, si son électrolyse est alimentée par une électricité décarbonée. À travers sa filiale Hynamics, le Groupe met déjà en service une station de production et de distribution d’hydrogène pour les bus d’Auxerre, d’autres projets devant voir le jour à Belfort, Dunkerque, Châtenay-Malabry et Cannes d’ici fin 2024. Le changement d’échelle des capacités de production que permet le projet européen d’IPCEI2 constitue l’opportunité de construire une filière industrielle européenne de l’électrolyse, de sa production à sa distribution. La France a également annoncé une enveloppe de 9 milliards d’euros pour sa stratégie hydrogène afin de se positionner en leader européen de l’électrolyse.
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