Revue de presse
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Réglementations et politique de l'énergie
RePowerEU : le Parlement européen valide les ambitions renforcées en matière d'énergie
Le 14 septembre dernier, le Parlement européen a approuvé les modifications apportées aux directives relatives aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique. Le Conseil de l’Union européenne doit désormais valider les révisions RED II et EED III, qui émanent du paquet Fit-for-55 dans le cadre du plan RePowerEU. La nouvelle directive RED II portera la part des énergies renouvelables à 45% en 2030, contre 40% initialement prévus. Les eurodéputés ont ajouté l’instauration de « quotas plus ambitieux » pour les biocarburants et les carburants renouvelables non-biologiques. D’autres objectifs sectoriels ont également été revus à la hausse, notamment pour l’industrie et le chauffage urbain. « Les députés ont par ailleurs adopté des amendements appelant à la réduction progressive de la part du bois primaire considérée comme une énergie renouvelable », indique un communiqué du Parlement européen. Deux projets transfrontaliers d’électricité verte devront être développés par Etat membre, voire trois pour les Etats membres consommant plus de 100 TWh par an. La directive EED III relèvera quant à elle l’objectif de réduction de consommation d’énergie de 13% d’ici à 2030 par rapport à 2020, contre un objectif initial de 9%. Des économies de « 740 millions et 960 millions de tonnes équivalent pétrole » sont ainsi attendues. Des « contributions nationales contraignantes » et des mesures « aux niveaux local, régional, national et européen » sont attendues pour permettre d’atteindre cet objectif.
L’Allemagne souhaite réforme son marché de l’électricité
L’Allemagne souhaite présenter prochainement une réforme de son marché de l’électricité « en coordination » avec l’Union européenne (UE). L’objectif de Berlin est de faire baisser « dès cet hiver » les prix en réduisant les profits du secteur. Le tarif imposé à tous les opérateurs du continent est actuellement déterminé par le prix de revient de la dernière source d’électricité mobilisée pour répondre à la demande. La hausse du prix du gaz a de ce fait entrainé celle du prix de l’électricité, la plupart des centrales fonctionnant au gaz. Cependant, les centrales produisant de l’électricité à partir d’autres sources ont pu voir leurs bénéfices exploser sans voir leurs coûts de production augmenter, dégageant ainsi des « superprofits ». Berlin souhaiterait plafonner et ponctionner ces superprofits pour réaffecter la différence vers les ménages et les entreprises. Cette réforme avait déjà été réclamée par la France mais divisait l’Union européenne. Un consensus se dessine désormais et les ministres de l’énergie de l’Union européenne devaient se réunir le 30 septembre pour examiner les propositions de la Commission européenne. Mais l’Allemagne pourrait agir plus rapidement que ses voisins européens afin d’éviter un risque de récession. « Nous allons faire passer cela très rapidement pour alléger le fardeau » des ménages allemands, a annoncé M. Scholz, ministre de l’Economie allemand.
Economies d'énergie et émissions carbone
Le train à hydrogène bat de nouveaux records
Le 15 septembre, un train à hydrogène d’Alstom a battu un record de distance en effectuant un trajet de 1 175 kilomètres avec un seul plein. Mis en service commercial depuis fin août, le train de série de la Landesnahverkehrsgesellschaft Niedersachsen (LNVG) a ainsi dépassé les 1 000 km d’autonomie annoncés lors de sa présentation. Ce modèle de train mélange l’hydrogène embarqué et l’oxygène présent dans l’air ambiant grâce à une pile à combustible qui produit l’électricité nécessaire à son déplacement. « Grâce à ce voyage, nous avons apporté une nouvelle fois la preuve que nos trains à hydrogène ont toutes les caractéristiques requises pour remplacer les trains diesel », s’est félicité Henri Poupart-Lafarge, PDG du constructeur français. Alstom a déjà livré 14 exemplaires de ces trains à LNVG, en a vendu 27 à la région de Francfort et en construit actuellement 6 destinés au marché italien. Une version française bi-mode hydrogène-électrique serait déjà à l’étude.
La Suisse réduit de moitié ses émissions de CO₂
D’après un rapport du Boston Consulting Group et de l'alliance Sustainable Switzerland paru le 16 septembre, la Suisse pourrait réduire de moitié ses émissions de carbone d’ici 2030. Si la Suisse n’est pour le moment pas assez « ambitieuse » en matière de politique climatique selon le rapport, ce dernier souligne que son économie innovante et ses universités de premier plan lui assurent une place de choix dans la lutte contre le réchauffement climatique. Si 95% de l’électricité du pays provient de sources non carbonées, le rapport suggère d’augmenter la part de la production d’énergies renouvelables, en fixant un objectif de 2 térawatts supplémentaires d'électricité verte d'ici 2040. Afin d’accélérer la décarbonation de l’économie suisse, le rapport encourage l’utilisation de véhicules électriques et des énergies vertes pour chauffer les maisons. Il recommande de décarboner les processus de chauffage industriel de même que l’utilisation d’additifs organiques telles que les algues pour diminuer les émissions de méthane du bétail, lesquels représentent ensemble 90 % des émissions de CO2 domestiques. Pour mener à bien ces mesures, le rapport estime qu’un budget de 150 milliards de francs suisses soit 2 à 3% de la production économique annuelle du pays.
Energies renouvelables
Energie solaire : un été record pour le photovoltaïque européen
Durant l’été 2022, la production solaire photovoltaïque dans l’Union européenne (UE) a atteint un niveau record d’après un rapport publié le 8 septembre 2022 par le think tank Ember. De mai à août 2022, le parc photovoltaïque de l’UE a produit 99,4TWh, ce qui représente 12,2% de la production électrique totale des États membres contre 9,4% l’année précédente. Ces résultats dépassent ceux de l’éolien et de l’hydroélectricité, représentant respectivement 11,7% et 11% de la production électrique totale de l’UE. Dans 10 des 27 États membres, la part du solaire dans la production électrique du pays a dépassé 10% entre mai et août 2022, notamment aux Pays-Bas (22,7%), en Allemagne (19,3%) et en Espagne (16,7%). En France, elle s’est limitée à 7,7%. Dans le rapport d’Ember, l’analyste Paweł Czyżak note que l’énergie solaire « apporte un soulagement bien nécessaire alors que l’Europe est secouée par la crise du gaz », en soulignant que les investissements européens dans le secteur photovoltaïque ont « porté leurs fruits, chaque térawattheure solaire ayant contribué à réduire notre consommation de gaz ».
Tendances et acteurs
Stockage du carbone : un équipementier sportif fabrique des baskets à partir de CO₂
Le 16 septembre 2022, l’équipementier sportif suisse On Running a dévoilé la première chaussure fabriquée à partir d’émissions de carbone captées dans l’atmosphère. Surnommée la CloudPrime, cette chaussure est le fruit d’un travail de cinq années de recherche visant à transformer le CO₂ en matériau solide. Baptisé « EvaCleanCloud », ce matériau constitue une solide alternative au plastique EVA utilisé jusque lors pour la fabrication des chaussures de running. « L'EVA classique est un matériau plastique issu du pétrole qui est utilisé dans la grande majorité des technologies que l'on retrouve dans les chaussures de running », développe Nils Altrogge, le directeur de l'innovation de la marque. « Nous avons mis au point un EVA avec les mêmes propriétés et les mêmes qualités en termes de performances. Nous voulons montrer à l'industrie de la chaussure qu'il existe une alternative pour sortir des matières premières fossiles, tout en réutilisant des émissions carbones avant qu'elles ne polluent l'atmosphère. » En s’associant à plusieurs spécialistes de la chimie tels que le français Technip, l'autrichien Borealis ou encore l'américain LanzaTech, On Running permet la réutilisation de 360 grammes d’équivalent de CO₂ par paire de chaussures produite. Si la marque ne prévoit pas encore de date de commercialisation, ni pour étendre cette technologie à l’ensemble de sa gamme, Nils Altrogge souligne cependant qu’elle est « un premier pas pour montrer qu'elle est industriellement et économiquement viable ».
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