Revue de presse
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Réglementations et politique de l'énergie
Réforme du marché de l’électricité : consultation publique lancée par la Commission européenne
Afin de permettre aux consommateurs de supporter « une volatilité excessive des prix, de soutenir leur accès à une énergie sûre à partir de sources propres et de rendre le marché plus résilient », la Commission européenne entend procéder à une réforme de l’organisation du marché de l’électricité dont le projet fera l’objet d’une consultation publique du 23 janvier au 13 février. « Le marché de l'électricité de l'UE a rempli avec succès son rôle depuis plus de vingt ans. Mais la crise énergétique sans précédent à laquelle nous sommes confrontés montre que nous devons adapter l'organisation du marché, afin de profiter de tous les avantages d'une énergie propre et abordable », justifie la commissaire chargée de l'Énergie, Kadri Simon. Si le système actuel a « permis de mettre en place un marché efficace et bien intégré », tout en « assurant la sécurité de l’approvisionnement et en stimulant le processus de décarbonation », la Commission entend corriger « certaines lacunes » : « Dans le contexte de la crise actuelle, avec des prix élevés et volatils de l'électricité, la charge économique a pesé de manière trop sévère sur les consommateurs finaux ». Destinée à améliorer la protection des consommateurs, cette réforme reposera sur des outils de marché comme les contrats sur différence ou les contrats de fourniture directe (PPA). L’objectif est en effet de garantir la stabilité des prix et de refléter les coûts réels de production de l’énergie.
La Banque centrale européenne souhaite mesurer l’exposition du secteur financier au risque climatique
Souhaitant jouer un rôle actif dans la transition verte de l’économie, la Banque centrale européenne (BCE) a lancé le 24 janvier 2023 une série d’indicateurs permettant de mesurer l’exposition du secteur financier face au changement climatique. « Nous avons besoin de mieux comprendre comment le changement climatique affectera le secteur financier, et vice versa », justifie Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, ajoutant que « le développement de données de haute qualité est essentiel » pour comprendre la portée de cet impact. Certains indicateurs permettront de mesurer la progression du financement vers une économie décarbonée, en s’intéressant aux volumes d’obligations labélisées « vertes ». Bien que ne représentant qu’à peine 5% des émissions totales, le volume d’obligations vertes a tout de même doublé depuis deux ans, rappelle la BCE. Des indicateurs « analytiques » serviront quant à eux à détecter les émissions de carbone financées par le secteur bancaire. D’autres permettront enfin de mesurer plus spécifiquement l’impact des aléas naturels sur le secteur financier et sur les entreprises financées.
Economies d'énergie et émissions carbone
Royaume-Uni : le syndicat patronal déplore la lenteur de la croissance verte
Le 23 janvier 2023, Tony Danker, le directeur général (DG) du syndicat patronal britannique CBI (Confederation of British Industry), s’est exprimé sur l’évolution de la croissance verte au Royaume-Uni. Bien que visant la neutralité carbone en 2050, le pays est « à la traîne » sur les industries « vertes » en comparaison des États-Unis ou de l’Union européenne, où les subventions massives dynamisent la transition écologique du secteur. Selon Tony Danker, le Royaume-Uni a notamment pris du retard sur le financement des projets hydrogènes et se situe « derrière les Allemands sur les pompes à chaleur, l’isolation et la rénovation des bâtiments, derrière les Français sur l’infrastructure de recharge des véhicules électriques et les États-Unis sur les projets de captage et de stockage du carbone ». Si le Royaume-Uni « ne peut pas rivaliser avec les subventions américaines et européennes […], il doit donc faire preuve d’intelligence et de stratégie », estime Tony Danker. Considérant que « la croissance verte est l’une des grandes opportunités des années à venir », le DG de CBI encourage le gouvernement à faciliter l’approbation de projets « d’infrastructures vertes » ou à garantir un prix fixe aux investisseurs dans l’hydrogène, la capture de carbone ou encore les carburants durables pour avions. Il prône par ailleurs le maintien des déductions fiscales pour les entreprises qui investissent dans la croissance verte.
Tendances et acteurs
Climeworks délivre ses premiers certificats compensation carbone
Climeworks est une entreprise suisse qui effectue du captage direct de carbone dans l’atmosphère. Le procédé appelé « Carbfix », développé par l’Université d’Islande, l’Université de Columbia et le CNRS, est utilisé depuis 2021 par son usine « Orca », localisée en Islande. Le CO2 est capté dans l’atmosphère, filtré puis injecté sous terre, dans du basalte, afin d’être éliminé. Orca est la première usine capable de « séquestrer » 4 000 tonnes de CO2 par an. Ces quantités extraites sont vendues sous forme de certificats (certificat de compensation carbone) aux entreprises qui souhaitent améliorer leur bilan énergétique. Microsoft, Shopify (e-commerce) et Stripe (paiement digital) viennent notamment de recourir à cette solution. Accrédités par le leader norvégien de la certification DNV (Det Norske Veritas), ces certificats se conforment à la norme ISO 14064-2 (vérification des projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre). Bien que Climeworks ait réalisé une levée de fonds de 650 millions de dollars au mois d’avril 2022, ce modèle n’est pas sans limites. La phase de stockage nécessite notamment 25 tonnes d’eau par tonne de CO2. Concernant les certificats de compensation, « ce business model a le mérite de responsabiliser les entreprises » estime Florence Delprat-Jannaud, coordinatrice du programme captage de CO2 à l’Ifpen (Institut français du pétrole et des énergies nouvelles).
Allemagne : limiter la vitesse sur les autoroutes pour réduire les émissions de CO2 ?
Alors que l’Allemagne souhaite atteindre la neutralité carbone en 2045, la pression s’accentue sur le ministère des transports. Les objectifs du secteur n’ont en effet pas été atteints en 2022 avec plus de 138,7 millions de tonnes de CO2 émis. Un programme de réduction de 13 millions de tonnes viendra compenser ces chiffres, précise toutefois le ministère. Dans ce contexte, les écologistes prônent des limitations de vitesse sur les autoroutes afin d’accélérer la transition énergétique. Publiée le 19 janvier, une étude de l’Agence fédérale de l’environnement (UBA) affirmait en effet qu’une limitation de la vitesse à 120 km/h sur les autoroutes réduirait les émissions des voitures particulières et des véhicules utilitaires de 6,7 millions de tonnes par an. Une étude précédente de l’UBA prévoyait une baisse de 2,6 millions de tonnes. Le ministère des transports a réagi en expliquant qu’une limitation de vitesse surchargerait les routes secondaires et augmenterait le trafic dans les villes, générant ainsi bruit et pollution. Comme l’a rappelé un porte-parole du ministère, la limitation de vitesse sur les autoroutes n’entre pas dans le programme gouvernemental de réduction du CO2. La question avait déjà été posée, mais l’opposition du FDP (Parti libéral-démocrate) a empêché tout accord sur le sujet.
BMW réduit ses émissions de CO2
En 2022, BMW a vendu 215 000 véhicules 100% électrique, soit une augmentation de 108% par rapport à 2021. Cette performance a permis au groupe de réduire de 9% les émissions de CO2 de sa flotte européenne entre 2021 et 2022. Avec une moyenne de 105 grammes de CO2 émis par kilomètre en 2022 contre 115,9 en 2021, le constructeur améliore sa performance mais dépasse néanmoins le seuil définit par l’Union européenne. Pour 2030, le groupe entend réduire ses émissions de CO2 de 40% par véhicule (par rapport aux niveaux de 2019), et atteindre une part de 50% de véhicules électriques dans ses ventes mondiales.
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