
Comment se caractérise le marché du véhicule électrique ?
Le marché a été marqué par une évolution très forte depuis 2011, 14 000 véhicules ont été ainsi vendus en 2013 dont environ 50 % dédiés aux entreprises1 (utilitaires et véhicules professionnels). Cette progression s’explique par des évolutions de tendances. L’achat du véhicule électrique s’inscrit dans de nouveaux modèles pour l’entreprise, notamment le mobility management dont l’enjeu consiste moins à posséder des véhicules qu’à gérer au mieux la mobilité des biens et des personnes dans une vision globale centrée sur les usages de l’entreprise.
Pourquoi inciter l’entreprise à entrer dans le mobility management ?
Elle a tout intérêt à mettre en place une démarche globale et volontaire. Pour passer du fleet management (gestion du parc automobile par un tiers) au mobility management, il faut aider les entreprises à mener une réflexion pour ajuster le véhicule électrique à leurs besoins, notamment en adaptant les systèmes de charge aux missions spécifiques et aux usages. Par exemple, on pense que le véhicule électrique n’est pas pertinent pour des trajets quotidien de 110 ou 120 km mais, si on considère la possibilité de faire des charges rapides lors des pauses déjeuner, le véhicule électrique devient parfaitement apte à remplir l’objectif.
Achat ou location, quelle formule choisir ?
Ce choix est-il compétitif pour l’entreprise ?
Une fois déduit le bonus écologique de 6 300 €3, l’achat du véhicule électrique est un investissement qui atteint facilement l’équilibre économique. D’autant qu’à l’usage, le véhicule représente un coût énergétique faible, 2€/100 km soit 200 à 300 €/an/véhicule, montant très modeste comparé aux véhicules thermiques. Reste la location de la batterie dont le montant demeure élevé. Des constructeurs comme Renault, proposent des contrats de location de batterie pour 16 000 km par an à 79€/mois ou 6 000 km/an à 49 €/mois. Avec ces nouvelles solutions, l’équation économique est équilibrée voire positive, d’autant plus qu’aujourd’hui, les offres de services s’adaptent de plus en plus aux petits rouleurs.
Quels sont les freins à lever pour favoriser son déploiement ?
L’accès aux infrastructures de recharge reste une difficulté. Dans les grandes villes, le développement de bornes de recharge dans l’espace public permettrait d’élargir l’usage du véhicule électrique pour le public comme pour l’entreprise. Ceci suppose un véritable engagement des collectivités. Parallèlement, la mutualisation de véhicules et de services de recharge, permet la mise en place de véhicules en autopartage et de déléguer l’exploitation des services et l’entretien des systèmes de charge.
Des exemples d’expériences réussies ?
Pour les entreprises, l’adage se confirme : essayer le véhicule électrique, c’est l’adopter. Au plan économique, environnemental et social, le bénéfice est triple. Depuis qu’une grande une enseigne nationale de distribution et de services est passée au véhicule électrique, les agents ne veulent plus faire marche arrière. Le confort d’usage est incomparable et s’accompagne d’une optimisation du temps de travail et d’une baisse significative de l’accidentologie. En étant libéré de certaines contraintes de conduite et de nuisances sonores, le conducteur prend mieux conscience de l’environnement extérieur. L’amélioration de la sécurité des salariés et la réduction des sinistres a même conduit certaines compagnies d’assurance à proposer des contrats à des tarifs préférentiels.
1 Sources : AVERE
2 : Coût global de possession ou de gestion
3 Montant en vigueur en avril 2014. Pour en savoir plus