
Créative, collaborative, orientée autant vers la technologie que vers les usages, la R&D du Groupe EDF bouillonne de projets innovants et d’approches inédites pour consommer l’énergie autrement et répondre aux enjeux économiques et industriels des entreprises.Guillaume Foissac1, Gilles Rougon2 et Sylvain Salfati3, trois responsables R&D expliquent comment ils procèdent pour réduire les consommations, produire mieux au bon moment, développer de nouveaux produits ou services et rendre les installations plus simples, moins chères et plus durables.
De l’amélioration de process à l’émergence d’idées nouvelles
Parler énergie autrement
Précautions d’usage
L’innovation en co-construction
Pour autant comment la R&D aide-t-elle les industriels à passer de l’optimisation de process à l’innovation de rupture ou à la création de valeur dans de nouveaux produits et services ? « Notre méthode consiste à analyser la situation, et à inviter les industriels à réfléchir autrement, insiste Guillaume Foissac. Parfois, pour régler un problème insoluble depuis des années, il suffit juste de changer de focale. Nous travaillons avec l’entreprise autour d’exercices intellectuels et de méthodes de créativité. L’implication des équipes internes est essentielle car elles seules maîtrisent leurs problématiques économiques et techniques. Aussi surprenante que soit notre approche au départ, l’appréciation différente des questions rend l’échange fertile. Le groupe de travail parvient ainsi à produire un nombre important de solutions potentielles parmi lesquelles, après approfondissement, nous sélectionnons les cinq plus pertinentes qui passeront au crible d’expertises et de simulations de la part de nos experts. Ainsi sur un laps de temps assez court, au fil des workshops, nous nous approchons de plus en plus d’une mise au point technique fine et d’une pertinence économique et industrielle qui garantira la rentabilité du modèle et la qualité de l’usage final. Plusieurs brevets ont ainsi été générés dans ces modes de travail collaboratifs »
« Ainsi, la R&D EDF est convaincue que l’on ne peut plus innover seul, conclut Gilles Rougon. Non seulement, nous devons réfléchir ensemble mais il faut s’autoriser à regarder les questions sous des angles différents, accepter aussi l’erreur pour trouver des solutions concrètes en combinant observation des usages, innovations technologiques, éco-conception et partenariats multi-acteurs. »
L’usine du 3ème type
- De l’usine intelligente à la smart zone : on connaissait la pinch method (méthode du pincement) pour faire jouer les complémentarités thermiques entre besoins et rejets d’une usine à partir d’une analyse complète de tous les flux de l’usine. Aujourd’hui c’est à l’échelle de la zone portuaire du Havre que l’expérience est menée : à partir des différentes industries présentes sur le site, le projet consiste à organiser les transferts de flux, de fluides et de matières pour qu’un rejet ou un effluent puisse devenir, après légère transformation, la matière première d’une autre industrie.
- L’usine modélisée à l’aune de ses composants : pompes à chaleur, échangeurs, chaudières compresseurs… tous les composants d’une activité industrielle sont modélisés les uns après les autres. Cette modélisation exhaustive de tous les composants de l’usine, permet d’optimiser les échanges de flux et de dresser différents scénarios selon que l’industriel veuille ajouter un équipement, augmenter sa production, réduire sa consommation primaire, etc.
- L’usine du futur : mené en partenariat avec des industriels et le ministère du Redressement productif, ce projet d’usine du futur vise à anticiper ce qui aura évolué dans les usines. Priorité est donnée à la modernisation de l’outil productif pour rendre l’entreprise plus compétitive, moins consommatrice de ressource, plus intégrée, plus flexible, et mieux connectée à son territoire.
1. Guillaume Foissac, Responsable Labo I2R Département Enerbat de la R&D.
2. Gilles Rougon, Responsable Design transverse Département Enerbat de la R&D.
3. Sylvain Salfati, Chef de Département délégué EPI (Eco-efficacité et procédés industriels) R&D.
4. MTEP : Million de tonnes d'équivalent pétrole.
5. Eco-efficacité et procédés industriels.