Elisabeth, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Après douze années passées dans une entreprise spécialisée dans la géotechnique marine, j’ai saisi l’opportunité de venir participer à l’aventure des premiers parcs éoliens en mer français. Il très gratifiant personnellement de passer de l’industrie pétrolière aux énergies renouvelables. Ce qui m’a aussi attiré chez EDF Renouvelables, c’est la nouveauté et la complexité des trois premiers projets que nous portons. Si en France nous ne sommes pas pionniers en éolien offshore par rapport à nos voisins, les premiers projets que nous allons réalisés sont très atypiques.
 

En quoi consiste votre travail ?

Mon métier consiste à apporter mon expertise aux différentes équipes travaillant sur les projets offshore, sur des problématiques géotechniques (conditions de sol, évaluation des risques, études de dimensionnement, méthodes d’installation des fondations…). Je travaille essentiellement  pour les projets éoliens en mer de Saint-Nazaire, Courseulles-sur-Mer et aussi pour le projet dont nous venons d’annoncer l’acquisition en Ecosse Neart na Gaoithe. Au moment où je rédige cette interview, je suis sur un bateau de reconnaissance géotechnique sur lequel je viens de passer plusieurs semaines à suivre la réalisation des sondages pour le projet de Saint-Nazaire.

Qu’est-ce qui fait que votre métier vous passionne ?

Le sol n’est pas un matériau que l’on a fabriqué, il a sa propre histoire que nous sommes là pour comprendre et analyser. L’indispensable recherche d’optimisation liée aux fondations de l’éolien posé nous pousse à affiner notre compréhension  du comportement des sols marins. EDF Renouvelables est impliqué dans plusieurs projets de recherche français ou internationaux dans le domaine (étude des chargements cycliques, comportement d’un pieu sous chargement latéral dans des calcaires…). Je suis fière de participer à ces programmes de recherche qui font qu’EDF Renouvelables est maintenant un acteur reconnu dans le domaine de la géotechnique offshore à l’international.

Qu’est-ce qui fait que vous avez choisi ce métier ?

A l’origine,  j’ai choisi ce métier pour l’aventure. J’ai passé les cinq premières années de ma carrière à voyager à travers le monde. Au-delà de l’intérêt technique, c’est un métier d’une grande richesse humaine. En temps que support technique, nous sommes en interface avec de nombreuses disciplines. La géotechnique marine peut paraitre pour certain un peu obscure, mais je trouve justement passionnant d’adapter le niveau de détail nécessaire pour résoudre la problématique posée.
 

Y a-t’ il un projet qui vous a marqué ?

En 2016, avec une équipe réduite, nous avons réalisé des essais de pieux à échelle réduite (1.2m de diamètre à comparer au 7.5m des monopieux offshore) dans un massif de calcaire au nord de Paris. J’ai suivi ce projet de la première étape qui fut de convaincre de son utilité jusqu’à la certification des méthodes de dimensionnement. L’esprit d’équipe en interne et avec les partenaires était juste exceptionnel pendant les deux années de ce projet dans le projet.
 

De quoi êtes-vous la plus fière ?

D’avoir su convaincre à la fois le management, les candidats à nos appels d’offre fondations et le certificateur de la nécessité et de l’utilité de ces essais. La certification des méthodes de dimensionnement n’aurait pas pu se passer plus simplement compte tenu de la complexité de la problématique.
 

Pouvez-vous nous révéler votre prochain challenge ?

A 40 ans, j’ai toujours envie d’apprendre et de progresser. Le challenge que je souhaite maintenant relever est de suivre les interfaces techniques du premier projet éolien mer, au-delà de mon expertise géotechnique.
 

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

C’est difficile de répondre car les parcours sont souvent faits d’opportunités. En tout cas à 50 ans, j’aurai toujours cette même envie d’apprendre et d’être utile.

Comment voyez-vous l’avenir pour votre secteur ?

Il y a encore tant à comprendre et découvrir que je n’ai pas de doutes que mon métier sera encore pour longtemps un métier fleurissant qui laissera la part belle à l’expérience de terrain.
 

Zoom sur un projet

Découvrez la réalisation d’une campagne d’études géotechniques, sur le site du parc éolien en mer de Saint-Nazaire, en savoir plus...