6 000 salariés d’EDF SA sont en télétravail à leur domicile une à deux journées par semaine. Un chiffre qui croît chaque mois de 3 à 5%. Une première enquête sur cette nouvelle pratique a été menée, entre juin et juillet 2018, auprès des salariés concernés.
Dans l’air du temps des évolutions des modes de travail, “le télétravail contribue à la fois à la qualité de vie des salariés, à la performance de l’entreprise et à la protection de l’environnement“, souligne Frédéric Deschamps, de la Direction Santé Sécurité et Performance au Travail à la DRH Groupe.
Le télétravail à EDF SA rencontre-t-il le succès escompté ?
Frédéric Deschamps : L’entreprise ne s’est pas fixé d’objectifs chiffrés en termes de salariés qui adopteraient le télétravail. Toutefois, si l’on devait dresser un bilan, je dirais qu’il est extrêmement positif à plus d’un titre. Aujourd’hui, 10 % des salariés d’EDF SA ont une, voire deux journées de télétravail. Depuis deux ans, ce chiffre croît chaque mois de 3 à 5 %. Un mouvement de fond qui devrait s’intensifier car 24 000 salariés sont éligibles au télétravail. Une enquête que nous venons de mener auprès des télétravailleurs montre que cette façon de travailler est plébiscitée. Ainsi, 99 % des télétravailleurs sont satisfaits et 90 % des managers également. Plus de 80 % des télétravailleurs estiment que cette modalité leur permet d’être plus productifs tout en conciliant mieux vie professionnelle et vie privée. Cela représente en moyenne 1 heure 30 de temps de transport gagné par jour de télétravail. Près de 80 % des salariés mettent en avant les effets positifs du télétravail sur leur forme physique et leur état de stress. 67 % des salariés soulignent les bénéfices du télétravail en termes d’autonomie et de motivation.
On travaille donc mieux chez soi ?
Frédéric Deschamps : Je ne suis pas sûr qu’on puisse généraliser de cette façon. Tout d’abord, certains métiers sont totalement incompatibles avec le télétravail. On imagine mal un opérateur de centrale travailler à distance. Ensuite, pour diverses raisons, certains salariés ont besoin d’un environnement professionnel pour travailler. Plus généralement, pour assurer une performance collective, les équipes ont besoin de lien social et de cohésion d’équipe. Mais ceux qui ont choisi le télétravail à domicile témoignent du fait qu’ils peuvent mieux se concentrer, sur de plus longues périodes étant moins sollicités par leurs collègues.
Le télétravail nuit-il à son parcours professionnel ?
Frédéric Deschamps : Certainement pas car cette démarche est toujours commune avec le manager. Pour 84 % des salariés, le télétravail ne nuit en rien à leur intégration au sein de l’équipe. Il n’altère pas non plus les relations avec leur responsable hierarchique pour 82 % d’entre eux.
Une solution aussi dans l’air du temps ?
Frédéric Deschamps : Ce qui est sûr, c’est que nous voulons être un électricien bas carbone. Soyons aussi un employeur bas carbone. Dans ce sens, le télétravail, en limitant chaque semaine les transports aux heures de pointe a un impact environnemental positif. Les collectivités comme la région Île-de-France y sont extrêmement favorables et nous y incitent. Par ailleurs, la relation au lieu de travail évolue à vitesse grand V. Entre le travail à son domicile, dans des espaces ouverts ou dynamiques ou dans un autre site de l’entreprise plus près de chez soi, nous allons de plus en plus disposer à EDF d’une palette de possibilités pour travailler autrement.