Eva, 34 ans, pilote de bâtiment et responsable innovation à l'ingénierie  Marseille et marraine Elles Bougent depuis 2014 est une jeune femme bien ancrée dans son époque et dans sa ville.
Découvrez son portrait en quatre questions !

Eva, Pilote de bâtiment et Responsable Innovation

Pouvez-vous nous raconter votre parcours et pourquoi une carrière d’ingénieure ?

Je suis issue d’une  famille d’ingénieurs. Bien qu’enfant je voulais devenir psychiatre pour décortiquer le cerveau, j’ai finalement suivi l’exemple familial pour la diversité des métiers qu’offre l’ingénierie. Après une prépa à Marseille où j’avais également effectué toute ma scolarité élémentaire et secondaire,  j’ai traversé la France pour intégrer l’école Centrale de Lille. J’ai choisi de faire une année de césure au milieu de mon parcours étudiant pour découvrir le monde de l’entreprise avant d’être diplômée.

 J’ai ainsi passé trois mois à Moscou dans un milieu universitaire, six mois à Paris chez VEOLIA, six mois en Norvège dans un centre de recherche sur l’environnement, avant d’être embauchée chez EDF, à la fin de mes études en 2007.

Pourquoi avoir choisi de travailler chez EDF ?

J’ai choisi avant tout de postuler dans le secteur de l’énergie, l’environnement. Ce qui a motivé mon choix, il y a dix ans, pour EDF, c’était de participer au service public. Pouvoir fournir de l’électricité aux mêmes prix, mêmes conditions, partout sur le territoire, me semblait être une cause noble.

Je me souviens avoir participé à une journée de recrutement pour EDF quand j’étais étudiante. L’une des premières à l’époque, où des directeurs étaient venus présenter les métiers de l’ingénierie nucléaire. Ils avaient insisté sur l’importance de la mobilité fonctionnelle et géographique ce qui a fini de me convaincre de travailler à EDF.  

C’est ainsi que j’ai commencé ma carrière d’ingénieur en 2007 sur le site en démantèlement de Creys Malville en Isère. Ensuite, j’ai été  muté au CNEN ( Centre National d'Équipement Nucléaire) à Montrouge pour travailler sur l’EPR de Flamanville et d’Hinkley Point. Et depuis 2014, je travaille à la DIPDE (Division Ingénierie du Parc Déconstruction et Environnement)  à  Marseille en tant qu’ingénieur étude pour le parc en exploitation et responsable de l’innovation.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous engager au sein de l’association Elles bougent ?

Les projets que porte l’association m’intéressent ;  pas seulement sur ce qu’il faut transmettre aux jeunes femmes mais aussi comment faire pour que chaque jeune exploite pleinement son potentiel ?  Et dans le cas des jeunes filles, leur  potentiel n’est pas pleinement exploité à cause des préjugés qu’elles ont sur la capacité à faire des sciences.

En fait, lorsque je travaillais au CNEN à Montrouge en région parisienne, j’étais engagée avec l’Institut Télémaque, soutenu par EDF. J’étais marraine d’une collégienne issue d’un milieu défavorisé qui était très bonne élève. L’idée était de l’aider à prendre l’ascenseur social car elle n’avait pas l’entourage, l’écosystème pour le faire. Ça a marché, on est resté en contact et aujourd’hui elle est en prépa HEC.

Malheureusement, cette initiative n’existe pas encore à Marseille, donc lorsque je suis arrivée à Marseille en 2014, grâce au réseau Energies de Femmes, j’ai découvert  Elles bougent et je me suis inscrite.

Le premier événement auquel j’ai participé via l’association était la journée nationale des Sciences de l’Ingénieur au féminin. Pour l’occasion, je suis retournée dans mon ancien lycée à Marseille pour présenter mon métier. Parler aux lycéennes, collégiennes, me plait beaucoup. Cela  me semble être de mon devoir de le faire.  Il faut juste éclairer des ampoules. Pour moi, le parcours a été facilité par mon environnement familial mais pour beaucoup d’autres jeunes, ce n’est pas le cas.

En savoir plus sur Elles bougent

Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux collégiennes et lycéennes qui hésitent sur leur orientation ?

Je veux leur dire que les défis du XXI ème siècle sont principalement techniques et scientifiques : Energie, accès à l’eau potable, habitat, lutte contre le réchauffement climatique,  transport et mobilité, traitement de l’information et de la connaissance ... On a besoin de beaucoup de métiers scientifiques et techniques pour répondre à ces enjeux. Il faut qu’elles osent parce qu’on a besoin de toutes les forces vives, filles et garçons, pour relever ces défis et bâtir le monde de demain.