« Villiers Exempl’Air » : un nouveau souffle pour améliorer la qualité de l’air

Permettre au plus grand nombre de nos concitoyens de respirer un air de bonne qualité et à un coût maîtrisé, c’est le défi que Villiers-sur- Marne, avec l’appui du territoire, souhaite relever dans le cadre de la construction du nouveau quartier de Marne-Europe. L’objectif vise à faire émerger de nouvelles solutions pour une meilleure maîtrise de la qualité de l’air intérieur et extérieur à l’échelle du quartier tout entier. « Dans un lieu de vie aussi emblématique, les questions d’architecture et d’urbanisme ne pouvaient être abordées sans considérer la problématique de la qualité de l’air. À plus forte raison sur un territoire qui jouxte l’un des axes autoroutiers les plus denses d’Europe, nous voulons transformer la contrainte en exemplarité », explique Antoine Tobia, directeur de développement territorial chez EDF. La maîtrise de la pollution de l’air est un enjeu majeur de santé publique en Île-de-France. Plus de 11 millions de Franciliens sont exposés à un niveau d’émission de particules dépassant les valeurs établies comme acceptables par l’Organisation mondiale de la santé. Il est également notoire que l’air intérieur est souvent plus pollué que l’air extérieur.

Une expérience fondatrice

EDF, et plus particulièrement sa R&D, dispose d’un savoir-faire de longue date sur la compréhension, la modélisation de la pollution atmosphérique, ainsi que sur la contamination de l’air qui lui permet de mettre en oeuvre des solutions concrètes de traitement. S’agissant de la maîtrise du risque de contamination de l’air, l’exemple le plus emblématique est un partenariat de recherche avec le professeur Maurice Mimoun de l’hôpital Saint-Louis (AP-HP), en vue de prévenir ce risque dans les unités de soins recevant des grands brûlés, patients exposés à un risque mortel d’infection par l’air.

« De la rue à la pièce »

En termes de méthode, le caractère innovant du démonstrateur tiendra à son approche globale de la rue à la pièce à vivre, avec, dans les deux cas, la volonté d’utiliser la modélisation numérique en vue de créer un outil d’aide au dimensionnement et à la visualisation du schéma de circulation de l’air optimal.
Pour y parvenir, les équipes de recherche ne négligeront aucun paramètre : les températures extérieure et intérieure, le mobilier équipant les locaux, la position des prises d’air et la géométrie des espaces seront intégrés dans les calculs.
« Nous allons également nous pencher sur la performance du traitement de l’air au regard de l’efficacité énergétique.
On constate en effet que la tendance à confiner les pièces entraîne un risque de dégradation de la qualité de l’air. Il y a sans doute des compromis à trouver », confie Antoine Tobia.
À noter que cette démarche prend en compte les problématiques de santé publique, de coûts socio-économiques et d’accompagnement psychosocial du changement des comportements liés à la maîtrise de la pollution de l’air.

Modèle technique et économique

Sur le plan technique, les outils développés à la faveur du programme de recherche serviront à déployer des services liés au traitement de l’air en milieu urbain et périurbain : conception de systèmes de chauffage, ventilation et climatisation, exploitation et supervision, garantie de performance.
 

« La formalisation de recommandations dans le secteur de la construction pourra bénéficier au déploiement d’une politique urbaine ambitieuse, aux échelles locale, régionale, nationale et européenne.
L’un des objectifs du projet est la mise en place de nouveaux standards “qualité de l’air” par des organismes publics ou institutionnels », précise Jacques-Alain Bénisti, maire de Villiers-sur-Marne.
Et pour servir les enjeux du territoire et l’ambition du futur quartier de Marne-Europe, les acteurs mobilisés autour du projet explorent des possibilités de candidature pour bénéficier de financements, afin de réaliser en avance de phase des expérimentations « pilotes » sur des bâtiments existants accueillant du public (écoles, EHPAD, espaces polyvalents…). De quoi favoriser la prise en compte de la qualité de l’air dans la conception du futur quartier de Marne-Europe, et plus largement, dans tous les projets d’aménagement.