
UNCCAS, EDF et chèque énergie : Joëlle Martinaux, présidente de l’Union Nationale des Centre Communaux d’Action Sociale (UNCCAS), dresse pour nous un premier bilan de sa mise en œuvre. Elle explore également les pistes pour un renforcement de la collaboration entre l’UNCASS et EDF.
Quel premier bilan tirez-vous suite à la généralisation du chèque énergie ?
La période d’expérimentation du chèque énergie a généré beaucoup de questionnements qui ont été remontés par les CCAS, autour de l’impact réel du dispositif : exclusion de certains bénéficiaires, manque de communication, mauvaise compréhension du dispositif et de son fonctionnement, impact limité sur le budget des ménages, etc.Certaines remarques semblent avoir été entendues. L’augmentation du nombre de bénéficiaires dans le dispositif du fait du rehaussement du revenu fiscal de référence ou l’augmentation du montant du chèque énergie vont dans ce sens. De même, le décret paru en fin d’année 2018 ouvre la voie à l’étude d’une automatisation des droits associés au chèque énergie.
Si les objectifs de la lutte contre la précarité énergétique pouvaient un jour être atteints, le meilleur avenir que l’on puisse souhaiter à des dispositifs tels que le chèque énergie serait sans doute leur disparition ! Nous sommes loin de ce monde idéal. En attendant, les CCAS continuent de se mobiliser aux côtés des plus vulnérables.
Comment pourrait-on renforcer les échanges entre les équipes solidarité d'EDF et les CCAS, notamment ceux de taille intermédiaire ?
C’est l’un des objectifs de la convention que nous avons renouvelée avec EDF. Nous avons par exemple participé à une journée de travail avec les correspondants solidarité en décembre.Des CCAS nous ont également fait part d’autres leviers : faire évoluer certaines fonctionnalités du portail « Pass EDF » afin de visualiser les factures, mettre en place la mensualisation, ou encore organiser des réunions de travail plus régulières.
Dans tous les cas, les CCAS privilégient les échanges directs dans leurs relations avec les fournisseurs d’énergie. Si les processus d’automatisation et la dématérialisation en général peuvent apporter des progrès, rien ne remplace les contacts humains dans l’accompagnement des personnes dont les situations individuelles, parfois complexes, ne sauraient se résumer à de purs algorithmes !
« Si les objectifs de la lutte contre la précarité énergétique pouvaient un jour être atteints, le meilleur avenir que l’on puisse souhaiter à des dispositifs tels que le chèque énergie serait sans doute leur disparition ! Nous sommes très loin de ce monde idéal. »
L’UNCCAS et EDF, partenaires historiques dans la lutte contre la précarité énergétique
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