
Pour anticiper l’arrivée des véhicules électriques à haute autonomie, Izivia va mettre en service deux stations de charge à haute puissance (350 kW). Un projet dans lequel l’innovation technique, qui adapte la puissance délivrée en fonction du véhicule, apporte un avantage économique décisif.
Restituer jusqu’à 80 % de l’autonomie d’un véhicule électrique en moins de trente minutes : c’est la promesse associée au déploiement des bornes de recharge rapide. Pour y répondre, et compte tenu des véhicules et des technologies des batteries actuelles, il est nécessaire d’installer des équipements pouvant délivrer une puissance de 50 kW. Les 200 bornes du réseau Corri-Door déployé le long des autoroutes françaises et exploité par Izivia, filiale du groupe EDF, affichent ces caractéristiques. Cependant, l’arrivée prochaine de véhicules électriques nouvelle génération nécessite de voir plus loin. « Quand on passe de 120 à 600 kilomètres d’autonomie, voire davantage, il faut multiplier d’autant la puissance si l’on veut maintenir la même vitesse de charge, explique Patrick Gagnol, chef de projet à la Direction Mobilité Electrique Groupe EDF. Voilà pourquoi nous avons choisi, en lien avec Izivia, d’expérimenter deux stations de 350 kW en 2019 ». Le projet s’inscrit dans le programme européen EVIA FLEX-e, qui va conduire à la mise en test de douze autres stations, quatre en Espagne et huit en Italie. Ces infrastructures se rapprochent du concept de station-service, avec à chaque fois deux points de charge permettant de recharger en même temps deux véhicules d’aujourd’hui ou de demain.
Coûts optimisés
Le principal avantage des deux stations pilotes réside dans leur flexibilité : « Grâce à la gestion intelligente des bornes au niveau de la station, il est possible d’équilibrer la demande de puissance selon le type et les besoins des véhicules connectés de 50 à 350 kW », souligne Patrick Gagnol. Résultat : un réseau dimensionné au plus juste mais aussi des coûts de raccordement et d’exploitation optimisés. « Quand tout sera calé au plan techno-économique, nous pourrons prévoir, sur certains sites, un complément de puissance issu d’une production locale d’énergies renouvelables, voire ajouter une solution de stockage d’énergie en voirie. » Ces évolutions ouvrent la perspective d’une charge plus rapide, dès lors que les performances des batteries le permettront. L’arrêt pour recharger un véhicule pourrait alors se limiter à moins de dix ou quinze minutes… En attendant, le savoir-faire et l’expérience acquis dans le cadre d’EVIA FLEX-e vont servir l’extension du réseau Corri-Door. D’ici à 2022, Izivia va déployer 60 stations supplémentaires comprenant chacune deux à huit places (environ 300 points de charge, au total, variant de 50 à 100 kW). « Corri-Door 2 sera connecté au réseau actuel et, notamment, à ceux de nos partenaires en Belgique, en Angleterre et en Italie, souligne Patrick Gagnol. Autant dire que le dispositif dans son ensemble sera clé pour la mobilité transfrontalière et européenne ! »
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